
« Personne au monde, personne dans l’histoire n’a jamais obtenu sa liberté en faisant appel au sens moral de ceux qui l’oppriment. » Assata Shakur
QUAND DÉBATTRE EST UN CRIME : place-toi entre le spéciste et le micro !
L’husbandry n’est pas un débat, c’est un holocauste.
Dans l’actualité d’une violence flagrante, débattre du « pour ou contre » est un crime. Je ne suis pas tombée dans le piège d’Hanouna, bouffon de la dicktature sexospéciste, c’est toustes qui tombent dans le piège du « débat » pendant que les tortures s’exercent au rythme de rafales de mitraillettes… Soyons le con du dîner des couillons, la dinde de la farce pour délivrer les oiseaux. Je « desserslacause » du deuxième cercle concentrique des spécistes domesticatueurs et passifs abstinents. Leur cause n’est pas la mienne. Je sers la cause des zooprimées, pas la cause de militants dont je ne partage pas ni positions existentielles, ni lâchetés de suivistes, ni clichés stratégiques, ni l’animalisme libéral. Je me bats pour l’abolition universelle de la domestication et son expression la plus effroyable qu’est l’husbandry. Or la corrida est la boîte de pandore de la décomplexion, la moralisation de la barbarie : à ce titre, son interdiction est absolument prioritaire car un crime vanté, une cruauté esthétisée, un génocide plébiscité, une torture publique, un spectacle pédagogie pour barbarie, une perversion moralisée est infiniment plus difficile à faire cesser qu’une violence complexée, prudente, illégale, honteuse, cachée. Les taureaux poignardés dans l’arène subissent un martyre public supplémentaire avant leurs avalements. Supplémentaire pour la culture mizoone parce que la vache des camps d’exécutions subit des persécutions similaires dans tous les abattoirs du monde. Dans la corrida, le pauvre bovin reçoit un coup de poignard dans la nuque, dans l’husbandry le pauvre bovin reçoit un coup de pistolet dans le crâne ou un poignard dans la gorge. L’orient décomplexé tue sur les trottoirs quand l’occident complexé tue dans les abattoirs. Mais il n’y a pas de correspondance de proportion dans le nombre de victimes.
Débattre avec les matadors, les Méphistophélès et autre cowboys c’est servir son âme aux diables, c’est servir la cause du fascisme mizoogyne qui lui, transperce la chaire vibrante à chaque centième de seconde … Macron avait annoncé la poursuite de la corrida avant son vote d’abolition, le ministre de l’injustice Moretti avait déclaré son maintien dans le champ culturel : et la justesse serait le débat plus que le combat ? Le curseur c’est la réalité vécue par les victimes, aucun calendrier stratégique ne peut être certain d’aboutir …Le monde immonde n’a pas de trajectoire progressive ascensionnelle vers l’éthique qui ne soit bousculée par les évènements imprévisibles.
Les mots sont les armes de l’humanimâle, l’espoir n’est pas sur ce terrain, entrons dans les langages animaux, ils sont obligatoirement plus efficaces que nos abstractions verbales. La poule vole, la carpe nage, la vache est puissante quand nous sommes bipèdes maladroits…Que le réformisme animaliste ravale son monopole en « productivité » car il ne peut prouver qu’il a raison. A chaque ferme ouverte, s’évade l’évidence…Il faut faire confiance aux victimes. Notre rôle est de leur restituer leurs capacités d’action. L’animaliste doit être au service de l’autre animal, un vecteur de délivrance, une accompagnateurice éphémère, une libératrice, une ouvreuse de cages, une saboteuse d’outils de leurs sévices, une perturbatrice de plateaux mecdiatiques, une empêcheuse d’avaler en rond. Il ne s’agit ni de séduire, ni de déconvertir, ni de convaincre les zooppresseurs d’arrêter car cet espoir est naïf, vain, irresponsable : il faut aider la résistance zoonimale à retrouver les moyens de sa libération. Il faut se placer entre la seringue et la victime, le pistolet et la victime, le grillage et la victime, le matador et le taureau, le spéciste et le micro. Il n’y a pas de question en suspens à résoudre avant d’agir, il y a la terreur qui a lieu et qu’il faut interrompre en urgence impérieuse. Ne jamais s’assoir à la table d’Hitler. Une injustice flagrante n’a pas besoin de passer par la case de sa théorisation pour être interrompue. La lutte femelliste a besoin de courageuses, elle n’a pas besoin de temps. La dignité n’attend pas. La durée de la réforme est un crime. La libération animale est le processus et la fin. Le processus c’est la fin. L’utopie et le moyen. Open the farms : just do it now. Le marronnage d’une lapine décarcéralisée c’est l’aboutissement rêvé pour cette lapine. Ce sont les élevages de taureaux qui doivent envahir les plateaux décadents de l’apocalypse des fous. Les martyres délivrés envahiront les purgatoires, piétineront leurs bourreaux, retrouveront les chemins nomades, les embuscades de la préservation, s’adapteront à leurs façons. Débattre avec le zoocriminel c’est être complice de son crime. Est-ce que l’husband dialogue avec le cheval, la caille, la chèvre, le saumon ? Pourquoi la résistance dialoguerait-elle avec les sourds ? La lutte femelliste n’a de compte à rendre qu’aux victimes des fermiers, elle n’a AUCUN devoir d’allégeance vis-à-vis des violants. Ne jamais accepter les modalités des mizoogynes pervers, refuser leurs règles, leurs calendriers, leurs leçons. Il faut désobéir à chaque seconde, affronter en permanence. Ils sont l’extrême viol-ence, le danger et le piège récurrent : nous devons court circuiter leurs plans, leur rendez-vous, leurs routines, casser les gaveuses , couper les câbles des machines broyeuses de becs.
La résistance de justice n’entre pas massivement dans l’arène des criminels parce qu’elle a internalisé le fascisme capitaliste qui entretient le piège du « débat ». Non seulement aucun oppresseur n’a jamais quitté ses privilèges après explication qu’il en possède mais encore : le totalitarisme qui sévit actuellement dans sa forme patriarcapitaliste a besoin du débat comme masque démocratique à sa dicktature. La macronie adore littéralement le débat, c’est le plus sûr carburant de ses violences, « cause toujours tu m’intéresses » est sa stratégie pour l’évitement du passage à l’acte de masse contre son empire de possesseurs. Nous perdons toutes nos forces d’indignation dans le débat car eux instrumentalisent les mots, affirment une chose et son contraire, vous accusent à l’oral des gestes qu’ils font dans le réel. Les mizoogynes ne débattent jamais eux, ils font semblant : enfument, accumulent syllogismes, mauvaise foi, moralisation de l’immoral, inversion victimaire, culpabilisation des individues piégées dans leur système pervers, relativisent des opinions, symétrisent la parole du bourreau et de sa victime, etc…
Il n’y a que pour les zootres que le monde spéciste ose en appeler au débat dans l’actualité du zoocide planétaire !
Un autre leurre nous embrume également : quand la conscience d’une oppression progresse dans les mentalités humaines il ne faut pas croire que par magie c’est l’oppression qui baisse. La condition animale est PIRE DE JOUR EN JOUR Le débat n’est pas le résultat. Leurs corps dévisagés sont de plus en plus avalés. Le crime nataliste exponentiel. Ton indignation qui ne se transforme pas en geste dans le réel des victimes est STÉRILE. Être d’accord que l’élevage c’est abominable ne fait pas disparaître l’abomination ! Être convaincu que l’husbandry n’est pas souhaitable n’est pas le point d’arrivé , c’est le point de départ à la lutte active qui ne saurait consister à convaincre comme point d’arrivé… Notre souffrance à les savoir souffrantes ne les soulage pas, sans parler que l’abstinence à les manger ne les sauve jamais …
L’étalon de mesure pour savoir si la stratégie est juste doit être l’intérêt des VICTIMES ; à chaque fois que le fantasme de la réception devient l’obsédante attention, les victimes sont OBLIGATOIREMENT trahies. Ce n’est pas parce que le spéciste déclare « pauvre folle » à l’anti-spéciste qu’il faut croire son mensonge et devenir vigilante à ne pas passer pour folle…L’attaque en pathologisation, en plus d’être une habitude patriarcale de silenciation des femmes, est une menace carcérale de psychiatrisation . Le fermier rappelle ainsi la menace aux libératrices l’enfer me ment qu’il exerce légalement sur les zoopprimées. Je suis venue empêcher le torero de parler comme d’autres empêchent le torero de tuer…Je suis venue perturber la messe des cowboys esclavagistes en rappelant Bolloré et Lactalis…
Le criminel sait qu’il en est un, il le sait plus que nous qui le dénonçons, il le sait parce qu’IL FAIT LES GESTES DU CRIME. L’ennemi ment, la plus irresponsable erreur d’une lutte de justice est de croire son mensonge. L’ennemi ment parce que l’ennemi tue. Il tue pour de vrai tous les jours. IL SAIT alors il ment. Écoutez l’oraison du tueur sur le tué, écoutez les délires mystiques du matador sur le taureau … Danone, Lactalis, Nestlé sont les grands Matadors de l’arène mondiale où sévit aussi Bolloré. Il ne s’agit pas de débattre dans l’arène mecdiatique de ces psychopathes, ni de boycotter leurs corridas, mais d’y entrer pour s’opposer, renverser, neutraliser leurs coups. Le Monde entier est une arène et il s’agirait de parler ? Dire « halte » plutôt que d’aller s’opposer ? Qui ne sait pas encore qu’il s’agit de la guerre la plus gigantesque qui n’ait jamais existé ? Est-il possible de se contenter d’écrire « Non au nazisme » sur un carton en manifestation du samedi quand on sait Treblinka ? Le militant dit qu’il faut ouvrir les cages, l’activiste ouvre les cages : le premier accable la seconde parce qu’elle rend visible sa lâcheté . Les plus productives sont ainsi accusées de contreproductivité par le deuxième cercle concentrique des spécistes. La lutte femelliste cherche à plaire aux zooppressées quand l’animalisme tronqué cherche à plaire aux zooppresseurs. Les femelles courageuses qui ouvrent les fermes savent où est la justice. La justice déplaît aux zooppresseurs. Les justes ne cherchent pas à plaire mais à déplaire. Chaque répression des bourreaux est la preuve qu’il y a eu résistance . Si tu ne subis aucune représailles c’est que tu sers le système des décapiteurs de têtes au lieu de t’y opposer. Les bouchers sont indifférents aux vegans mais détestent celleux qui veulent interdire la zoophagie…
Ils tuent parce qu’ils ne bandent plus, ils ne bandent plus parce qu’ils ont trop tué. Ils cherchent les sensations dans les catacombes de la perversion. Les vampires tuent pour se sentir vivant, c’est vain puisqu’ils sont déjà mort. Les cannibales mangent des meurtres parce qu’ils ne peuvent manger les vivants. Personne ne pourra les sauver, toute tentative de les sauver laisse tuer leurs victimes. Soyons loyaux du bon côté. L’hécatombe est du côté des zoolocaustuées. Les zootres ne sont pas présents pour débattre, ouvrons la porte à ces invitées : que les absentes débarquent ! Puisqu’iels ont des droits, qu’iels les expriment alors.
Les fermes doivent ouvrir leurs cachots directement vers l’assemblée pour le Grand Débat, le vrai.
Zoopolis contre l’humanisme. Sortons de l’ennui humain . Laissons entrer les magnifiques.
Solveig HALLOIN, 27 novembre 2022


