
Le plus grand holocauste de tous les temps derrière chez nous…
Voir qu’on ne voit rien et soudain entendre la vie dans le blockhaus de fer. Entrevoir l’impensable impensé, le caché et pourtant su. La barbarie méthodique, la tuerie non considérée qui crève l’esprit si on la réalise. L’idée même de cette réalité est une épouvante. Le Pire dès qu’il se sait n’est pas engrangeable comme existant. Le réel cogne les tympans, veut se soustraire, s’échapper, disparaître. Et pourtant il EST.
Abattoir : centrale d’extermination, 2000 agonies par seconde, les nazis sont des enfants de cœurs comparés aux mafias des tueries spécistes, aux PDG des camps d’exécution industriels.
Abattoir : concentré d’effroi, génocratie. Nous : société terroriste festoyant sur les charniers d’esclaves. Chairs sensibles trucidées une fois, deux fois, mille fois, cent-mille fois, trois millions de fois, quatre cent millions de fois PAR JOUR pour recommencer le lendemain : NOLOCAUSTE.
Marchandisation du crime. Tuerie en solde. Commerce de la shoah. L’animal humain ingère le meurtre prémédité, suce le massacre, discute devant un génocide dans le frigo, oublie ses crimes en inventant la “viande”, mange son semblable, se dévore lui-même et suicide le vivant en lui.
Être unique, toi agneau, si différent de toi autre agneau à tes côtés. Nous avons fait de vous des denrées-clones, nous vous avons néantisés en vous nommant indistinctement “animaux”. La paix humaine tue des milliards de fois plus que la guerre. Petit être d’émotion dans le blockhaus de fer. Ils te cognent contre le corps de ta sœur qu’ils ont transformé en mur à cogner. Ils entassent vos chairs comme des tas de chaussures, comme des tas de poubelles. Dès que vous serez morts votre chair sera traitée avec attention cette fois, votre cadavre aura droit à un conditionnement hygiénique, votre considération est post-mortem. La “viande” a le statut de ce qui va être incorporé par l’humain. Mais VOUS vivants, VOUS sensibles, VOUS souffrants, VOUS, TOI et TOI les veaux, vous êtes des encombrants avant d’être des morts. TOI, génisse, tu seras un encombrant à produire d’autres encombrants avant d’avoir la délivrance de ton assassinat. Mon amour, mon autre moi-même, mon aliène identique, je sais ta mort, elle me traverse. M’endormir avec vous parce que le monde immonde disjoncte. Ma blessure, mon agonie, mon corps de douleur privé de sa jouissance. Nous avons fait de votre possibilité d’être au monde un territoire de peine quand le corps peut être le lieu de tant de plaisirs. Nous vous interdisons d’éprouver le corps-plaisir, c’est là le plus terrible des empêchements, et nous le faisons au nom du plaisir gustatif humain, c’est là la plus terrible des perversions. Coupables d’être comestibles. Mon amour, le monde qui va bien gesticule sous la camisole de la conscience du désastre. Le plus grand massacre de tous les temps pénètre le quotidien banal de Mr et Mme tout le monde qui grimacent leur bien-être sur la tourbe de milliards de meurtres. Vos chairs entassées, empilées, compressées font repas de famille. Holocauste en toast. Repas shoah. Extermination restauration. Génocide général sur lit de purée de carottes. Persécution gigantesque justifiée par le “c’est comme ça”.
Effroi invisible, horreur perpétuelle, impensé exécuté : NOLOCAUSTE : Naissances POUR décès. Dans le PLAN SPÉCISTE, la mise à mort précède la conception. Ils sont égorgés AVANT d’exister. Elles sont violées avant d’être assassinées. Elles sont assassinées avant d’être violées. Le système de la naixtermination repose sur un interventionnisme humain total. Ce système qui paraît naturel s’effondrera en deux jours si nous le décidons. La domination humaine et son idéologie spéciste peuvent s’écrouler dès lors que nous attaquerons frontalement ses rouages matériels qui la font exister :
EUGÉNISME-VIOLS-INCARCERATION D’ENGRAISSEMENT, DE LACTATION, DE PROCRÉATION-ASSASSINATS-COMMERCE DES CORPS DU CRIME-PROPAGANDE SUR LES FAUX BESOINS DU ZOOCIDE.
Naixtermination perpétuelle d’un peuple dont on empêche l’éradication. Repos interdit d’une mémoire atroce. Deuil impossible d’une préméditation d’êtres nés-morts. Les lobbies-nazis orchestrent le faux besoin du barbecue avant l’eugénisme des naissances, l’explosion des viols, le marathon des gestations, les vies de mutilations. On tue leurs meurtres. L’abattoir n’est pas lieu de mémoire, l’abattoir meugle de cascades de sang, sa plaie est océan hurlant ses effractions de peau. Le symbole des crimes dénoncerait l’innommé. Les rituels de leur peine sont donc festins nazis, repas entre amis, gueuletons de Kapos. Collabos du NOLOCAUSTE, nous le sommes tous.
Les résistants sont survivants de la pensée impensable. Combattre. Trouver les gestes efficaces pour attaquer la montagne zoophagie, entailler le roc des civilisations tortionnaires, provoquer les éboulements des blockhaus de fer bâti sur l’idéologie de la haine des autres nous-même décrétés différents en droit. L’appropriation d’autrui se légitime par le mépris de cet Autre. L’humanocratie est toute puissante à posséder le corps des autres espèces animales qu’elle-même. Et pendant que l’animal humain tente de tuer l’animal en lui, il tue les autres animaux réels. L’humanocrate légifère sur son droit à l’animal plutôt que sur le droit DES animaux. L’ogre viriocrate dévore le peuple des zoonimots.
Cessons donc de penser les animaux et pensons nous comme les animaux que nous sommes , élargissons le cercle des empathies et faisons respecter nos alter ego.
Le monde entier est une arène. Cessons de contempler le sadisme, ne nous contentons plus de l’indignation mais plaçons-nous entre le couteau et l’individu qu’il transperce jusqu’à ce que le manche cède. Entrons dans l’abattoir.
Ils avalent ? Alors mordons ! Ce n’est que légitime défense :
ABOLISSONS L’ELEVAGE, PÈRE DE TOUS LES ESCLAVAGES !
MAINTENANT !
Solveig HALLOIN, 23 juillet 2016
